Il est 19 heures, la pluie a cessé et Marie 32 ans se met au volant de sa voiture pour rentrer chez elle. La chaussée est encore mouillée. Marie roule à une vitesse de 60 Km/h. Après quelques kilomètres elle négocie un virage, malheureusement sa voiture dérape. Marie se réveille quelques heures après sur un lit d’hôpital, le verdict est clair : ses pneumatiques étaient dans un mauvais état.

Marie a omis de prendre soin de ses pneus et elle a frôlé de peu le point de non-retour. Plusieurs automobilistes commettent la même erreur et négligent de vérifier l’état d’avancement de la détérioration des pneus de leur véhicule. Un pneu est constitué d’une grande quantité de caoutchouc naturel qui cause sa détérioration au fil du temps. Un pneu dans les conditions normales d’utilisation peut avoir une durée de vie de 40000 Km. Cependant à côté de l’usure normale, le pneu subit aussi et bien plus souvent une usure anormale due à plusieurs facteurs. En effet, le pneumatique est susceptible de parler à son utilisateur grâce à des marqueurs d’usure intégrés entre les rainures du pneu à une hauteur de 1,6 mm à intervalles réguliers. Ces sculptures sont représentées sur le flanc du pneu par le sigle TWI qui signifie Tread Wear Indicator. Lorsque la surface du pneu atteint le même niveau que les marqueurs d’usure, il faudrait le remplacer. Cette usure peut toucher d’une manière uniforme toute la surface du pneu ou se focaliser sur tel ou tel point en particulier. C’est grâce à la partie affectée et à la structure de l’usure que l’on va déterminer le type d’usure dont il est question. On distingue ainsi plusieurs types d’usure, intéressons nous ici à l’usure extérieure du pneu.

Qu’est-ce que l’usure extérieure du pneu ?

Un pneumatique est composé de deux flancs, un flanc interne et un flanc externe, ceci en fonction de la position sur l’essieu. On parle d’usure extérieure lorsque c’est la partie extérieure à l’essieu qui est usée.

Les causes de l’usure extérieure du pneu

Votre pneu s’use irrégulièrement du côté externe sous l’effet de plusieurs facteurs :

  • Le sous-gonflage du pneu : la surface du pneu en contact avec le sol est équivalente à une carte postale. La bande de roulement est donc constituée de telle façon que le frottement lors du roulement soit reparti équitablement sur toute sa surface. Cependant, lorsque la pression d’air dans la roue est en deçà du nombre de bar recommandé, le pneu va s’affaisser en se soulevant légèrement au milieu de la bande de roulement. Conséquence, la partie extérieure du pneu va subir le frottement d’une manière plus accentuée.
  • Angle de carrossage mal réglé : les roues doivent être parallèles entre elles et perpendiculaires à la route. C’est cette inclinaison de la roue vis-à-vis de la route qu’on entend par angle de carrossage. Lorsque l’angle de carrossage est positif, l’usure du pneu se fera ressentir de façon plus prononcée au niveau de la partie externe.
  • La surcharge du véhicule : les pneus qui sont fabriqués aujourd’huine comportent plus de chambre à air et viennent directement gonflés et prêts à l’emploi. Cependant, il existe des recommandations à respecter afin que le pneu serve efficacement. La charge aux roues est importante puisqu’au-delà du maximum de kilogrammes autorisés par le concessionnaire, le pneu va subir une perte d’air progressive et quasiment anodine qui va créer à la longue une usure irrégulière du côté extérieure.
  • La constitution du train roulant : certains véhicules sont conçus de telle façon à induire une usure irrégulière du pneu par le biais.
  • Un déséquilibre du système de freinage : un étrier grippé d’un côté va forcément induire plus de travail de l’autre côté, conséquence, le côté non grippé va fournir plus d’efforts et user rapidement le pneu.
  • La faiblesse des amortisseurs : le risque d’user ses pneus plus rapidement est d’autant plus élevé que vos amortisseurs sont défectueux.
  • La conduite de l’automobiliste : une conduite sportive entraînera forcément une usure rapide et irrégulière de vos pneus par rapport à une conduite douce.

L’ampleur de l’usure extérieure du pneu va donc dépendre essentiellement de la vitesse du véhicule, du revêtement de la chaussée et de la charge aux roues.

Les conséquences d’une usure extérieure du pneumatique

Marie se retrouve avec quelques côtes cassées, des hématomes et une voiture chez le garagiste. Le pneu usé est dangereux. Sa négligence cause des dégâts des plus infimes au plus graves. Lorsque le pneu est victime d’une usure extérieure, la bande de roulement n’adhère plus normalement à la chaussée ce qui rend la conduite inconfortable, la voiture a tendance à osciller et il devient difficile de maintenir la même trajectoire. En plus, les risques de dérapage sont accrus puisque l’adhérence est réduite et le pneu donne l’impression de glisser sur le sol. On peut aussi avoir un éclatement. En effet, la roue d’un véhicule est constituée de plusieurs couches dont une d’elle contient du caoutchouc synthétique qui renferme l’air. Lorsque l’usure extérieure se fait ressentir, la surface devient lisse et plus sensible à une entaille. L’air contenu dans le pneu va s’échapper lentement et de l’eau va entrer, le mélange des deux composants plus la vitesse et la chaleur produite par le roulement vont automatiquement entraîner une explosion qui va déchirer le pneu. Dans le cas de Marie par exemple, l’usure de ses pneus a motivé le phénomène d’aquaplanage. Sur une roue en bonne état, on retrouve des lamelles qui permettent au pneu d’avoir une bonne adhérence sur les sols humides, des rainures qui servent à évacuer rapidement de l’eau de la surface du pneu. Mais, dans le cas d’un pneu usé, ces petits éléments sont inexistants ce qui favorise une mauvaise adhérence du pneu sur la chaussée ; conséquence, la voiture patine sur le sol humide. Par ailleurs, la distance requise pour freiner sur un sol sec est différente de celle requise sur un sol humide. Avec un pneu usé, cette distance s’accentue lourdement et le résultat est irréversible. C’est donc ce qu’a subi la pauvre Marie.

Les précautions d’usage

On a dit plus haut que dans des conditions normales d’utilisation, un pneu peut vivre 40000 kilomètres. Ce qui ne veut pas dire que lorsque le pneu est monté sur votre véhicule, il ne faudrait pas s’en occuper avant la fin du kilométrage. En fait, la première précaution d’usage d’un pneu est de vérifier constamment son état. Certains professionnels estiment que l’automobiliste devrait vérifier l’état de son pneumatique chaque 3000 kilomètres. En outre, soyez attentif aux signes que vos pneus vous envoient. Il existe quelques méthodes efficaces pour vérifier le degré d’usure de vos pneus. Vous pouvez par exemple utiliser une jauge de profondeur qui est un petit outil vendu dans les magasins d’accessoire d’automobiles permettant de mesurer avec précision la profondeur des rainures du pneu en différents points, conformément à la réglementation en vigueur.

Pensez à regonfler vos pneus constamment pour qu’ils restent au niveau de bars recommandé surtout si vous avez tendance à faire de longues distances et à porter beaucoup de charge. Aussi, privilégiez une conduite douce à une conduite sportive. Evitez les nids de poule, de frotter constamment le rebord de votre pneu sur les élévations du trottoir au moment de garer car cela déforme votre jante et crée des coupures sur votre pneu.

Pour conclure

Marie s’en est bien tirée. Elle aurait pu passer de vie à trépas, bien plus de peur que de mal au final. Le cas de Marie n’est pas isolé, au contraire, ça interpelle tous les automobilistes sur l’importance des pneumatiques en bonne santé. Ne vous méprenez pas, il suffit d’un détail, d’une fraction de seconde, d’un mètre de plus pour arriver au pire. Adoptez le bon comportement, prenez soin de vos pneus.

Foire aux pneus est un marque enregistrée n°4290285 (BOPI 2017-03)